La question mérite d’être posée car depuis quelque temps, il ne se passe pas une ou deux semaines, sans qu’une saisie, et pas des moindres, ne soit opérée par les forces de défense et de sécurité.
S’il s’agit des médicaments, le marché sénégalais en est inondé. Dans les localités comme Dakar, la capitale sénégalaise, la Région de Diourbel avec Touba, les régions frontalières telles que Kaolack, Kolda, Tambacounda et Ziguinchor, les médicaments d’origine douteuses s’achètent comme de petits pains.
Ces produits sont vendus dans des marchés hebdomadaires et sur des étales dans des conditions non appropriées et, très souvent même par des gens qui ne savent même pas lire.
Compte tenu de la porosité de nos frontières, les trafiquants contournent les points de passage officiels et rentrent tranquillement dans le territoire sénégalais. D’autres, plus organisés et avec plus de moyens, dissimulent leurs marchandises dans des véhicules de transport de tous genres.
La dernière saisie à Keur Ayip, à la frontière gambienne, a été effectuée dans un camion frigorifique transportant du poisson est assez illustrative. Des saisies de ce genre ne sont pas rares.
Il en est de même de la drogue. Des saisies records sont souvent opérées et sur des produits très dangereux. Au quotidien, cela fait les choux gras de la presse.
Un autre phénomène est celui de la fausse monnaie. Là aussi, la récurrence des saisies et le profil des faussaires doivent retenir l’attention des plus hautes autorités, sans parler de l’importance sans cesse croissante des montants saisis.
Si l’on sait les méfaits de ces différents trafics sur la santé des populations, sur l’économie nationale et sur la sécurité du pays, on ne devrait pas lésiner sur les moyens pour lutter contre.
Le phénomène inquiète car, pour s’adonner à de tels trafics, il faut des moyens. Ce qui fait croire que ceux qui font entrer cette contrebande dans le pays ne sont pas n’importe qui.
Rien que certains dossiers encore pendant devant la justice en témoignent à suffisance. Le fait dans certains lieux, que les vendeurs de ces médicaments (qui ne sont pas des professionnels), aient pignon sur rue prouvent qu’il y a des lobbies derrière. On pourrait citer le cas du trafiquant de médicaments arrêté puis gracié avant son procès. Il y a aussi les présumés trafiquants de fausses monnaies qui sont en liberté provisoire et dont la procédure qui doit mener vers un procès semble ne plus intéresser quelqu’un…
Beaucoup de cas du genre pourraient être cités. C’est vous dire que la situation est lourde de danger et mérite qu’on y réfléchisse pour trouver des solutions.
Le Sénégal, pays gazier et pétrolier, ne peut pas se permettre d’être une plaque tournante de ces trafics avec ce que tout cela peut engendrer. Nous l’avons dit pour nous répéter car il y va de la santé des populations, de l’économie et de la sécurité nationale.
Il est connu que ces formes de trafics constituent un terreau fertile pour criminalité organisée et le terrorisme.
Il y a lieu alors de sécuriser nos frontières avec une présence suffisante le long de nos frontières, avec une lutte acharnée à l’intérieur du pays sans qu’il yait possibilité d’avoir des zones de non droit. Il faut une poursuite, jusqu’à terme et avec diligence des procédures contre les trafiquants et autres présumés faussaires.
Le cas échéant, nous allons droit vers le mur et cela, personne ne le souhaite pour notre cher Sénégal. L’Etat doit traquer tous les délinquants, fussent-ils à col blanc. Un pays qui aspire à l’émergence ne doit pas laisser prospérer de tels phénomènes qui, malheureusement, atteignent chaque jour davantage, des proportions insoupçonnées.
L’on se demande même si les saisies opérées ne sont pas juste l’arbre qui cache la forêt. Dans tous les cas, il est nécessaire et même urgent de prendre la juste mesure de la chose et de trouver des remèdes.