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Interview avec Serigne Saliou Thioune: l’héritage du Cheikh

Vous êtes aîné de la famille, donc le Khalif, comment vous supportez le poids de l’héritage du Cheikh qui n’est pas une mince affaire?

Alors, comme vous l’avez dit, ce n’est pas une mince affaire. Parce que tout le monde connaît ou a déjà entendu parler du Cheikh et son amour pour Serigne Touba. Depuis sa rencontre avec Serigne Saliou en 1946 jusqu’à aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Donc, à lui Serigne Saliou avait accordé quelque chose qu’il n’a jamais accordée à personne d’autre ; et ce n’est même pas ce à quoi il s’attendait en s’engageant sur cette voie. C’est par la grâce de Dieu qu’il a croisé la route de Serigne Saliou et a donc benificie bénéficié de toutes ses faveurs. Tout le monde aurait aimé avoir cela de son marabout mais ce n’est pas donné à tout le monde. Donc, il ne serait guère aisé de remplacer une telle personne. Mais en ce qui me concerne, ce qui me rend la tâche un peu plus facile, c’est que grâce à Serigne Touba, j’ai eu la chance de grandir à ses côtés. Il est non seulement un père pour moi mais aussi mon marabout et mon tout. J’ai assisté à presque tous les moments dont vous entendez parler entre Serigne Saliou et Cheikh Béthio. J’ai eu un vécu à ses côtés, raison pour laquelle j’essaie juste de suivre ses pas ; et lorsqu’on s’engage dans une voie et qu’on nourrit de bonnes intentions et qu’on y croit, Dieu nous facilite les choses de telle sorte qu’on ne déçoive pas ceux qui croient en nous.

Et est-ce que les disciples vous facilitent la tâche?

Oui ! Vous savez les disciples ont reçu une formation spirituelle du Cheikh. Le Cheikh leur a beaucoup apporté. Il a mis en eux un grand savoir faire, de telle sorte qu’ils sont habitués et agissent avec moi de la même façon qu’ils agissaient avec lui. D’ailleurs pour votre information, nous prévoyons d’apporter notre contribution financière à l’université de Touba lundi prochain (Ndrl: lundi 12 avril 2021) in sha allah. Nous sommes également prêts à célébrer comme vous le savez le 17 avril, cette date qui avait coïncidé avec la rencontre entre Serigne Saliou Mbacké et le Cheikh.

Et pour ce qui est des champs à Khelcom, les travaux qu’il a laissés au niveau de la coordination et tout… Est-ce que vous procédez pareil ?

Oui nous procédons pareil. Il fut un temps, du temps de Serigne Saliou, nous remarquions que la majeur partie de son œuvre se portait sur les daaras. Il y distribuait de la nourriture et y contruisait toujours sous le « Ndiguel » (ordre) de Serigne Saliou. Et bien d’autres actions qu’on essaient de perpétuer avec l’actuel khalife de Serigne Saliou, qui n’est autre que Serigne Cheikh. D’ailleurs là je reviens de Darou Salam Mourid qui est à 80 et quelques kilomètres de Khelcom où j’ai été distribué des repas dans les daraas,  comme nous le faisons chaque dimanche.

Nous en venions au sujet de la relation qu’il entretenait avec Serigne Saliou. Est-ce que vous suivez ses pas?

Tout a fait. Nous nous contentons de suivre son mode opératoire sans ajouter ou soustraire quoi que ce soit. Il est vrai que Dieu en a voulu autrement et qu’il n’est hélas plus à nos côtés mais tout marchait à merveille. Donc nous n’avons rien à changer et nous comptons in sha allah avec vos prières continuer son œuvre. Déjà avec Serigne Cheikh qui remplace dignement Serigne Saliou, nous assistons à la construction de plus en plus de daaras et le travail est tout aussi bien fait. Et même dans les darras, les effectifs ont connu une hausse.

Nous avons lu votre interview dans le quotidien L’Observateur où beaucoup de points ont été soulevés. Le Cheikh avait une certaine dimension intellectuelle et aussi un engagement politique.  Comment gérez vous cet héritage?

Bon le Cheikh son engagement était surtout aux côtés de Serigne Saliou du moins c’est ce que nous retenons de lui. Bien vrai qu’à un moment donné, sur le plan politique, il a apporté son soutien au président Abdoulaye Wade mais sans plus. Il n’était pas impliqué à ce point. Sa seule motivation était que son marabout aurait bien aimé qu’Abdoulaye Wade soit élu. Donc, il a fait ce qu’il a pu mais ce qui lui importait vraiment était de perpétuer l’œuvre de Serigne Touba et c’est ce que nous nous efforçons de faire en suivant une fois de plus son mode opératoire, tout en nourrissant l’espoir de faire plus parce que l’œuvre de Serigne Touba se présente de la sorte. Donc nous pouvons dire que sa priorité à lui c’était ça: perpétuer l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. A cet effet, il a même construit une grande mosquée à Touba: la mosquée de Janatul Mahwa.

On parle souvent de la fortune du Cheikh, est ce qu’on pourrait en avoir une estimation?

Il est vrai que le Cheikh était un homme riche. Il avait beaucoup de disciples ; il avait des terres ; il a érigé des villages à Thies, Dakar Mbaye ; il a érigé Madinatoul Salam en village et on en passe… Donc oui, c’était un homme riche. Mais il a toujours réinvesti la majeure partie de sans fortune dans des œuvres.

Que pensez vous de l’initiative de Dynamique?

Oh c’est une très bonne chose. D’ailleurs je vous félicite et vous encourage à persévérer dans ce sens parce que c’est quand même ambitieux. Moi je vous conseille d’être rigoureux et surtout sérieux dans ce que vous faites ; et enfin, je vous souhaite de réussir dans cette entreprise.

n dernier mot à l’égard des Thiantacones?                                 

Je leur souhaite un très bon Thiant. Je rappelle que la date du 17 avril représente énormément pour nous. Cette date à fait de nous ce que nous somme. Donc il y’a pas plus important.

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