Un vaste réseau de trafic de substances psychotropes a été démantelé par la Douane. La mafia a agi pendant 11 ans, sous le couvert de la Pharmacie «Ma Astou», via les services postaux, révèle le journal Libération, qui aussi renseigne que le parquet de Dakar a ouvert une information judiciaire contre Yabal Diop (commerçant), Amadou Dia (transitaire) et X, pour importation sans déclaration de marchandises prohibées, association de malfaiteurs, trafic international de drogue, vente illégale de médicaments et usurpation de la fonction de pharmacien et mise en danger de la vie d’autrui.
Lors d’un contrôle effectué sur les colis, dans les magasins EMS de La Poste, les douaniers ont saisi 11 colis contenant des médicaments comptabilisés à 5230 boîtes provenant de la France et destinés, selon les indications des documents d’envoi, à la Pharmacie «Ma Astou».
La propriétaire desdites marchandises, estimées à 59,918 millions de Fcfa, ainsi que le mandataire désigné n’avaient pas pu présenter les documents. L’ouverture des colis s’est soldée par la découverte de plusieurs médicaments (tahor, dépakine, lusilex, amlodopine, cosdiprostène, deroxat, luenyl, dogmail modopar). Sur les factures, la société «Direct Export», établie à Toulon (France), était présentée comme étant l’expéditrice, et la pharmacie «Ma Astou», destinataire desdits colis.
Le transitaire Dia, interrogé sous le régime de la garde à vue, était chargé de faire l’enlèvement des médicaments importés, depuis la France, par Yabal Diop (le commerçant) qui ne disposait pas d’autorisation d’importation de médicaments.
Une perquisition chez le commerçant Yabal Diop, qui se présentait comme un pharmacien, a permis de découvrir quatre registres où sont notés les noms des présumés clients. En 2020, 33 commandes ont été passées par Yabal Diop et les 60 dernières factures saisies concernent ses achats de médicaments.
La grande question : comment les services postaux ont-ils pu ignorer l’existence de ce trafic depuis 11 ans ?
Le juge d’instruction, qui devrait faire une délégation judiciaire à la Sûreté Urbaine, va envoyer une commission rogatoire en France pour cerner les activités de la plateforme «Direct Export». Surtout qu’il est ressorti des investigations que tous les Qr Code qui se trouvent sur les boîtes de médicaments sont faux.